[en] The representations of power relations in the written texts of the 13th century is the focus of my work. The hypothesis guiding my research is based on an ontological difference between ‘analogist’ societies (such as medieval Christendom) and ‘naturalist’ societies (such as our modern world). This approach allows for a renewed perspective on power relations in medieval society, in contrast to widespread medievalist hypotheses that are often based on contemporary concepts of power. This study is empirically grounded and employs textometric methods to ensure the validity of its results. It reveals several distinctive features of medieval language (which has its own semantics) that must be considered when interpreting representations of power in the texts.The documents analyzed originate from three regions—Northern France, Castile, and Norway—and date back to the 13th century. The choice of the corpora is based on the hypothesis that medieval Christendom functioned as a ‘spatial system’ composed of a ‘core’ and a ‘periphery,’ each with distinct but interrelated social dynamics that evolved together. In studying the language of power, I compare the specific usages of two written languages of authority—Latin and a vernacular (either Romance or Germanic)—to understand how power holders constructed legitimate relations of domination and, at the same time (or above all), negotiated relations among themselves. The 13th century was chosen as a transitional period, marking the shift to a system in which two written languages of power coexisted, replacing Latin as the sole written language of power.

[fr] Les représentations des relations de pouvoir dans les textes écrits au XIIIe siècle est l’objet de mon travail. L’hypothèse qui l’a guidé est celle d’une différence ontologique entre les sociétés dites ‘analogistes’ (comme la société médiévale occidentale) et ‘naturalistes’ (comme la nôtre). En tenir compte permettait de renouveler l’approche des rapports de pouvoir dans la société médiévale, face à des hypothèses historiennes courantes mais souvent fondées sur des concepts modernes. L’étude s’est fondée sur une base empirique large et des méthodes textométriques destinées à garantir la validité des résultats. Sont ainsi apparues plusieurs spécificités de la langue médiévale, dotée d’un régime sémantique propre et dont il importait de tenir compte pour saisir les représentations du pouvoir dans les textes.Les corpus documentaires proviennent de trois régions spécifiques (France du Nord, Castille, Norvège) et d’une période précise (XIIIe siècle). Ces choix reposaient sur l’hypothèse que l’Occident médiéval constituait un ‘système spatial’ doté notamment d’un ‘noyau’ et d’un ‘anneau’, aux dynamiques sociales distinctes mais articulés entre eux et coévolutifs. Travaillant sur la langue du pouvoir, il fallait pouvoir comparer les usages spécifiques des deux langues écrites du ‘pouvoir’ (le latin et une langue vernaculaire, romane ou germanique), pour saisir comment les dominants construisaient des rapports de domination légitimes et en même temps (ou avant tout) négociaient leurs rapports. Le XIIIe siècle a été choisi comme période du passage au système à deux langues écrites du pouvoir (au lieu du seul latin).