[fr] La mort est-elle une catégorie universelle ? Réflexions à partir de quelques données islandaises
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Auteur(s)
Titre de l'ouvrage
Des vivants et des morts ; des constructions de la « bonne mort
Instance
HALSHS
Est une partie de
Mots clés en
Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology
Mots clés fr
Date de publication
Langue du document
Français
Editeur
Université de Bretagne Occidentale
Résumé
[fr] En m'appuyant sur quelques données ethnographiques, tirées de mes travaux menés en Islande, j'aimerai soumettre une réflexion plus générale qui pourrait se formuler ainsi : « La mort est-elle une catégorie conceptuelle universelle ? » ou bien « La mort est-elle toujours pensée et pensable ? » A priori, ces formulations semblent faire écho à la thèse de Philippe Ariès sur le " déni social " de la mort dans les sociétés modernes de l'Occident (Ariès, 1975 ; 1977). Mais c'est précisément à l'inverse que je voudrai aborder la question. Arguant que désormais la mort en Occident est une mort cachée et refoulée au plus loin, Ariès n'a-t-il pas paradoxalement contribué à en forger le concept, à faire de La Mort cette notion à la fois abstraite et néanmoins réelle, cette réalité d'un ordre supérieur qui transcende l'individu mais dont on peut se demander si on la retrouve ailleurs sous une telle forme ? Il s'avère curieusement que dans les études anthropologico-historiques le concept de La Mort est assez peu interrogé, tant il est vrai qu'il nous semble être donné comme une évidence. Chez les continuateurs de la pensée d'Ariès, le débat se situe le plus souvent au niveau d'une présence/absence, plus rarement autour d'une essence/existence. Pour Louis-Vincent Thomas notamment, le clivage s'opère bien entre une " mort absente ici " et une " mort présente là-bas " , mais sans vraiment interroger ce qu'elle est (Thomas, 1975 ; 1985 ; 1988). Son propos est un message d'espoir pour l'Occident qui doit réapprendre à domestiquer cette bonne mort que d'autres connaissent ; c'est une question de méthode dont les sociétés lointaines nous fournissent la recette, et dont la technique première en serait le rituel... À une époque où ces thèses du " déni social " de la mort en Occident semblent être devenues un sens commun contemporain, à la fois dans les milieux savants comme populaires, où on assiste à de multiples formes de " réinjections rituelles " dans le souci méthodique de répondre à cette re-domestication de la bonne mort, il n'est peut être pas inutile de reposer la question de La Mort avant d'en discuter la présence ou l'absence. N'est-elle pas, au fond, une invention historico-culturelle dont on pourrait distinguer les lieux d'émergence ? Sur ce point, un détour par l'Islande – pourtant à l'occident de l'Occident – peut s'avérer heuristique. Le partenariat symbolique entre morts et vivants en Islande
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Citation bibliographique
Christophe Pons. La mort est-elle une catégorie universelle ? Réflexions à partir de quelques données islandaises. Des vivants et des morts ; des constructions de la « bonne mort, Université de Bretagne Occidentale, pp.269-277, 2004. [halshs-01141103]
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dans Études nordiques,
consulté le 18 Avril 2025, https://etudes-nordiques.cnrs.fr/s/numenord/item/16978