[fr] Le cosmopolitisme aristocratique des élites d'Europe du Nord au XVIIIe siècle : pratiques et débats culturels
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Auteur(s)
Titre de l'ouvrage
Être citoyen du monde. Entre destruction et reconstruction du monde : les enfants de Babel XIVe-XXIe siècles
Instance
UNIV-PARIS
Est une partie de
Mots clés en
Humanities and Social Sciences/History, Philosophy and Sociology of Sciences
Mots clés fr
Date de publication
Langue du document
Français
Editeur
Université Paris Diderot
Résumé
[fr] Face au discours conservateur hostile à la « corruption » des vertus septentrionales par les influences méridionales, la noblesse scandinave commence dès les années 1760 à pratiquer l’autocritique, et à craindre la contagion de l’impiété, grandissante en France sous l’influence de Voltaire et Rousseau. En Suède, le débat déjà ancien sur le luxe étranger et les voyages de la noblesse « prend feu avec l’aggravation de la crise économique dans la seconde moitié des années 1760 et la libération de la presse en 1766 ». Cette même année, l’accession au pouvoir du parti antifrançais des « Bonnets » entraîne la promulgation de nouvelles lois somptuaires visant à réfréner le luxe et à préserver les « anciennes vertus suédoises », ou encore à taxer l’emploi de gouvernantes ou de maîtres de langues venus de l’étranger. Si Gustave III (1771-1792) revient sur les lois somptuaires, il n’en impose pas moins à sa cour le port d’un costume « national ». Au Danemark, la présence d’immigrés étrangers à des postes importants suscite, plus fortement encore, des réactions de repli national. Après les réformes menées entre 1770 et 1772, à la faveur de la maladie mentale de Christian VII, par le médecin allemand Struensee, réformes inspirées par le caméralisme et les philosophes français, le débat sur l’immigration s’enflamme, et une loi de 1776 proclame que seules les personnes nées au Danemark ou dans ses possessions (Norvège, Holstein) peuvent y occuper des emplois publics. Si ces mesures ne mettent pas fin aux pratiques cosmopolites des élites, elles témoignent de la « montée d’un esprit national qui exclut les étrangers de la patrie et met des bornes au cosmopolitisme ». Le modèle parisien et français cher à l’Europe francophile du XVIIIe siècle sera brisé, au moins temporairement, par la Révolution française « qui oblige à repenser les allégeances parallèles et la dimension politique du cosmopolitisme ». La réaction identitaire constatée à la fin du XVIIIe siècle, au Danemark surtout, et dans une moindre mesure en Suède, amène les élites cosmopolites à se forger le mythe d’ « une Scandinavie arcadienne, vertueuse et innocente, que le climat rigoureux rendrait étrangère à toute superficialité ». Pour l’auteure, ce désir de retour à une pureté originelle, loin d’être en contradiction avec le cosmopolitisme, « ne fait que s’en nourrir ».
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Citation bibliographique
Charlotta Wolff. Le cosmopolitisme aristocratique des élites d'Europe du Nord au XVIIIe siècle : pratiques et débats culturels. Être citoyen du monde. Entre destruction et reconstruction du monde : les enfants de Babel XIVe-XXIe siècles, 2, Université Paris Diderot, 2015, ISBN 978-2-7442-0198-1. [hal-01291317]
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[fr] Le cosmopolitisme aristocratique des élites d'Europe du Nord au XVIIIe siècle : pratiques et débats culturels,
dans Études nordiques,
consulté le 7 Avril 2025, https://etudes-nordiques.cnrs.fr/s/numenord/item/17001