[fr] Au lendemain de la Grande Guerre, le continent européen regarde à l'Est. De la Finlande à la Bessarabie, les anciennes marges de l'Empire russe s'embrasent. Dans la Baltique, Allemands, Bolchéviques, Russes blancs et Polonais s'affrontent avant la conclusion du traité de Versailles. Contre toute attente, les peuples baltes, portés par des mouvements nationalistes, sortent vainqueurs de ce chaos en imposant leurs indépendances de facto. Perçue à raison comme une région complexe et instable, les provinces baltiques sont l'objet de tractations de la part des grandes puissances en concurrence. Entre ordre wilsonien et révolution communiste, entre les pressions des révisionnistes et l'ambivalence des défenseurs du statu quo, les États baltes sont de 1919 à 1940 acteurs et sujets du grand jeu géopolitique Est-européen. Realpolitik, neutralité, bilatéralisme, multilatéralisme, politique d'équilibre, concurrence ouverte ou détente partielle, la Baltique de l'Entre-deux-guerres fait figure d'immense terrain d'expérimentation pour les stratégies diplomatiques et géostratégiques du monde contemporain. Ce travail a été mené dans le but d'analyser la nature des relations internationales entre grandes puissances et États endémiques à la Baltique, et de répondre aux problématiques portant sur la mécanique de la géopolitique du Nord-Est européen.